[Album Review] This Is All Yours – Alt-J

Album : This Is All Yours

Artiste : Alt-J

Genre : Alternative Rock / Indie Pop/ Folk

Année : 2014

Label : Infectious Records/ PIAS

Pays d’origine : Royaume Uni

Site Web : http://www.altjband.com

Le nouvel album d’Alt-J commence bien. On doit leur accorder cela, ils savent faire des intro, de celles qui te rendent impatient d’écouter la suite de l’album. J’avais l’habitude d’écouter en boucle celle de leur premier album, qui reste pour moi une référence et je pense que ce sera le cas de celle-là aussi. On retrouve avec plaisir le son un peu saturé qui nous était familier et cette voix, mais cette voix!

Puis suivent Arrival in Nara et Nara. Nara est une ville au Japon, l’ancienne capitale même, où les cerfs vagabondent librement dans les rues. Il s’agit ici d’une sorte d’allégorie pour parler du droit des homosexuels, de leur droit de vivre comme n’importe qui « I thought let him be where he want to be. Love is a pharaoh and he’s boning me« . Elle a été écrite pendant les Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi (j’en profite pour vous conseiller d’écouter Occupy Your Mind de Villagers, écrite pour les mêmes raisons et qui est vraiment géniale). D’après ce que j’ai pu en lire jusqu’à présent, elle est l’une des chansons préférées

Every Other Freckles suit la lignée du premier album. Les voix se mêlent comme si une seule ne suffisait pas pour déclarer tout l’amour qu’il y a dans cette chanson. C’est presque d’une façon désespérée que Joe répète « I want every other freckle« , un peu comme un sortilège qu’il faut psalmodier pour qu’il devienne actif.

 

Left Hand Free peut alors surprendre par son côté très blues qui s’éloigne de l’ambiance mélancolique et nous permet de reprendre un peu de poil de la bête. C’est peut être sur ce morceaux que le groupe prend le plus de risques. Si on peut dire ça. En tout cas j’aime beaucoup cette chanson, elle passe toute seule.

On enchaine ensuite avec un interlude, Garden of England, unique interlude cette fois-ci, qui semble un peu venu de nulle part avec ses flûtes. En effet on a une impression bucolique très intense. Puis on reprend la mélancolie et la douceur avec Choice Kingdom. Je ne sais pas du tout où elle a été enregistrée mais elle m’a toujours donné une impression d’église. Peut être par son côté très solennel. Le single Hunger of The Pine reste un de mes morceaux préférés pour son intensité et son clip à la limite du soutenable. Quand je l’avais entendu je m’étais dit qu’Alt-J était toujours aussi fort et que l’album s’annonçait vraiment bien. Il y a quelque chose d’oppressant, nous aussi on est là à courir pour échapper à la mort, on retient notre souffle pendant toute la chanson. Et si en plus on me récite de l’Alfred Musset, je ne peux qu’être emballée.

 Pour Warm Foothills, les voix se mélangent de nouveau et chaque mot est prononcé par quelqu’un de différent ce qui nous laisse alerte, presque à se demander qui sera le prochain à chanter. Je sais que je l’avais eu à Rock en Seine l’année dernière, mais j’en n’ai aucun souvenir et je trouve ça dommage parce que je me demande s’ils la jouaient déjà comme ça. Avec The Gospel of John Hurt on passe dans un autre univers, univers métallique et dur. Le groupe aime bien faire des hommages dans ses albums. Une façon comme une autre de nous pousser à nous renseigner sur leurs influences (je n’ai jamais été autant en courant sur les photographes Robert Capa et Gerda Taro qu’après avoir écouté et disséqué à ma façon la dernière piste du premier album).

Si jusque là je suis plutôt emballée par ce que j’entends,  je peux reprocher un album un peu trop long qui semble perdre un peu de souffle sur la fin. Je sais que je me suis déjà plainte d’albums trop courts, mais là l’attention commence à décliner pendant Pusher. Il faut dire que les chansons qui la précèdent ne laisse pas beaucoup de marge de manoeuvre, ce n’est pas facile de passer après. Elle est douce, mignonne on peut dire, mais elle ne marque pas les esprits.

J’attendais avec pas mal d’impatience de voir à quoi aller ressembler Bloodflood Pt.II puisqu’elle s’annonçait comme une suite. Malheureusement il n’y a pas tellement de surprise. Le groupe fait ce qu’il sait faire et je n’arrive pas à trouver ce qui m’avait tant enthousiasmée sur Bloodflood. Il y a là pourtant les bons ingrédients mais la sauce ne prend pas avec moi. Je ne la considère pas mauvaise pour autant, mais elle ne sera pas répétée en boucle. A moins que j’aie un déclic plus tard. Il nous faut alors commencer à envisager la fin de l’album avec Leaving Nara qui ne fait que reprendre les précédents thèmes. On a le droit à un petit bonus avec Lovely Day qui reste dans le planant.

Pour conclure, je trouve cet album en demi teinte. S’il y a de véritables réussites, j’ai l’impression des fois que le groupe n’a pas toujours su faire un choix quand il est venu le moment de faire la tracklist. Cependant, Alt-J a toujours le don de me détendre et de m’emmener dans un autre univers. Ce qui est tout de même pas mal!

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