Mon cheminement vers une vie plus écologique

On parle beaucoup d’écologie en ce moment et à juste titre. Ce matin encore je lisais un entretien entre Thomas Pesquet et François Gabard sur leurs propres engagements. Et je parcours encore le chemin qu’on a à parcourir. Moi en particulier.

Mes débuts dans l’écologie

Ça partait plutôt bien pourtant. J’ai grandi dans un petit village dans la région de Grenoble. Je trie mes déchets (organiques, papiers, cartons, verre, conserves, non recyclable) depuis que j’ai 7-8 ans. Ma commune prenait en charge le compost. Je ne suis donc pas une experte des lombricomposteurs, mais j’avais déjà conscience de l’utilité de ces éléments.

En primaire on nous envoyait tous visiter des centres de recyclage; on repartait même avec notre propre feuille de papier recyclé. On avait plein de goodies et même mes poupées triaient dans la poubelle bleue et la poubelle jaune ! C’était un geste naturel pour moi. Un peu contraignant certes de savoir où jeter quoi, mais dans mes mœurs. L’écologie était intégrée tôt dans notre formation.

Et puis les montagnes m’ont beaucoup appris, sur le respect des autres et le respect de la nature. Dans un parc naturel, tu ne fais pas ce que tu veux, tu dois respecter l’éco-système. Mais des écosystèmes, il y en a partout ! Alors pourquoi ça ne serait réservé qu’aux parcs ?

 

Quand j’ai déménagé à Grenoble pour mes études, j’ai été « choquée » de voir que le tri et le recyclage n’étaient pas aussi poussé alors même que c’est une ville fondamentalement écologique. A cause de l’effet « cuvette », Grenoble est très touché par les problèmes de pollution et en garde une mauvaise réputation. Mes chères montagnes, si belles, peuvent devenir aussi un poison en retenant tout au même endroit. D’ailleurs, ce n’est pas vraiment un hasard si un maire vert a été élu peu de temps avant que je quitte la ville pour Bordeaux : ici, presque plus qu’ailleurs, on a conscience des effets nocifs de la pollution et des efforts à faire.

A mon arrivée à Bordeaux, je n’ai donc pas été trop surprise de voir que la ville faisait aussi les efforts minimaux. On a parfois l’impression que les étudiants vont au plus simple : pour manger, pour se déplacer… Les choix sont souvent dictés par l’argent et par l’habitude.  Pour ma part, je prenais systématiquement l’avion quand je rentrais chez moi. Pourquoi faire autrement alors que c’était plus rapide et moins cher ?

Les bons exemples

Mon arrivée à Copenhague a été une sorte de révélation. Suite à mes expériences, j’avais associé le tri poussé à quelque chose réservé aux petites communes. Et pourtant, je le redécouvrais dans la capitale. Et les gens s’y pliaient. Alors oui, on pourrait dire que les Scandinaves se plient plus facilement aux règles que les Latins, mais il existe des moyens de pousser les gens à les respecter. Je pense notamment aux canettes que l’on ramenait dans les magasins en échange de quelques centimes. Si cela s’apparente en fait tout simplement à un système de consigne, il y avait quelque chose de ludique de chercher tous les restes après une soirée dans l’espoir de pouvoir s’acheter une petite récompense.

Depuis que je suis revenue à Paris, j’ai vécu de plein fouet la canicule et la pollution. J’ai grandi dans une région où il fait très chaud l’été et très froid l’hiver, mais j’ai toujours eu le confort d’une maison en pierre ou d’un lac de montagne pour me rafraichir. Ici, j’étouffe quand le thermostat monte. Et les articles et les études se suivent et se ressemblent, tous menant vers la même conclusion : il y a urgence à réagir.

Et maintenant ?

Alors que faire ? Je ne listerai pas la liste des bonnes actions à mettre en place car certains l’ont déjà très bien fait. Pour ne pas vous mentir, je mange toujours de la viande et je prends toujours l’avion. J’ai réduit les deux mais je ne pense pas les arrêter complètement un jour. Je ne suis toujours pas zéro déchet même si j’essaie d’y tendre de plus en plus.

Aujourd’hui en période de soldes, j’essaie de faire plus attention et ne pas me jeter sur les premiers prix. Tous mes achats ont été réfléchis et reflètent une certaine nécessité. Je me suis surprise d’ailleurs à reposer des habits d’une marque de fast fashion bien connue car de trop mauvaise qualité. Je mange de plus en plus bio et je fais attention à ce que mes produits ne traversent pas tout le monde pour limiter leur empreinte carbone. Je vois que j’évolue, petits pas par petits pas.

Je pense être quelqu’un de fondamentalement optimiste. Je veux croire qu’on arrivera à changer à temps. Je pense sincèrement qu’on a un pouvoir en tant que citoyen et que les consciences se réveillent petit à petit. J’ai été heureuse de voir l’emphase autour de l’écologie au moment des élections européennes. Mais il faut aussi laisser les gens évoluer et faire des erreurs. Je sais que cette phrase peut paraitre contradictoire car du temps… on en a peu. Mais comme disait Amandine dans l’un de ses articles, en voulant à tout prix que tout le monde soit parfait, on aura plus tendance à brimer les gens dans leur élan qu’à donner un bel exemple. Alors soyons tolérant, et respectons notre planète.

A lire aussi : 5 petites astuces écologiques

Quel est votre rapport à l’écologie ?


vers une vie plus écologique

25 commentaires Ajoutez les votres
  1. Un article plein de sagesse ! Tu as raison de faire la différence entre ce que nos politiques appellent l’écologie punitive et l’écologie incitative. Après, dans certains cas, il faut aussi être un peu plus prescripteur : à Paris, nous voyons bien les effets de la voiture, et pourtant, le port de la vignette n’est pas partagé par tout le monde ! Il faut être juste ce qu’il faut de répressif pour faire cheminer les idées. Mais pas trop pour ne pas braquer. Délicat équilibre et comme tu le dis, le temps nous manque !
    D’ailleurs, mon principal geste pour la planète (en plus de tri que je pratique moi aussi depuis toute petite), c’est de rouler à l’hybride et d’adapter ma conduite pour limiter les émissions d’essence : ne pas démarrer en trombe, maintenir mon moteur en électrique, accélérer progressivement, ce n’est pas grand chose, mais ça pollue moins… et on fait le plein moins souvent !
    Sinon, j’ai adopté le zéro papier au boulot et j’essaye d’inciter les collègues à faire de même. Hélas, il y a encore un fossé entre les générations (même si ça m’embête de le reconnaître !). Les plus âgés continuent de tout imprimer ou de prendre des gobelets jetables plutôt qu’une tasse en faïence, au mépris de l’écologie ! Mais je suis comme toi, je me dis qu’on peut y arriver ! Même si ce sont des petits gestes, c’est leur addition qui fera la différence.

    1. J’essaie aussi d’amener des petits gestes écologiques au bureau, mais quand je vois qu’en période de canicule on achète des grosses bouteilles d’eau parce que la fontaine à eau est soit disant trop loin des bureaus (10m à tout casser…) je me dis qu’il y a encore du progrès à faire. Et chez moi, ils ont même pas « l’excuse » de l’âge !

  2. coucou

    je connais le tri depuis que je suis petite, mes parents l’ont toujours pratiqué
    et ils mangeaient bio et local et on les appelait les hippies
    quand je suis arrivée a paris il y avait pas de poubelles de tri alors j’étais perdue
    maintenant je suis une hippie je n’ai plus de cotons, je trie, je mange bio et local et je prends les transports en commun et ça me va 🙂

  3. Hello
    J’ai la chance d’habituer une ville qui pratique le tri sélectif et où il y a même des passages une fois par mois pour récupérer tout ce qui est toxiques ( peinture, pile, aérosol…).Dans la vie de tous les jours, je fais mes produits d’entretien moi-même pour éviter les rejets dans l’environnement de substances chimiques et polluantes. Je pense qu’on peut tous avoir des actions concrètes pour minimiser notre impact environnemental.
    Bises

  4. Bonjour
    Je pense qu’en 5 ans les mentalités ont déjà considérablement évoluées. Beaucoup de gens ont pris conscience de la nécessité de changer notre mode de fonctionnement. J’essaie d’acheter bio, en vrac et local. Mais surtout c’est mon rapport aux objets, mes actes d’achats qui ont changés. Je suis dans une démarche de déconsommation. Je ne suis pas encore minimaliste mais j’aimerais y parvenir.
    Merci d’avoir abordé ce sujet très important et nous avoir fait part de ton cheminement.

    1. Je suis assez proche de toi je pense. Moi aussi j’essaie de faire un peu plus attention à mes achats, que ce soit alimentaire ou même matériel. J’ai la « chance » d’avoir beaucoup déménagé en peu de temps et du coup je me suis rendue compte que j’avais finalement besoin d’assez peu de choses.

  5. Je me retrouve dans ton article, je suis en plein cheminement et je n’ai jamais été autant heureuse.
    C’est libérateur de se sortir de la surconsommation, même pour le blog je limite les collab pour ne pas avoir des choses qui ne me serviront pas.
    Des bises

    1. Je comprends ce que tu veux dire ! Même si on ne me propose pas non plus des centaines de collaboration tous les jours, je trouve qu’il est important de ne parler que de choses qui comptent vraiment.

  6. J’ai été frappée par la mentalité écologique de Copenhague, et j’ai adoré. Je me suis toujours sentie ultra concernée par le sujet, et aujourd’hui plus que jamais, mais je n’ai pas l’impression que ce soit le cas de la majorité des gens… Néanmoins je crois que les choses évoluent dans le bon sens !
    Des bisous

  7. Coucou,
    Effectivement, c’est bien d’avoir une conscience et de faire de son mieux 🙂 Après on ne peut pas être parfait et le total zéro déchets est compliqué, il faut bien vivre et avoir des petits plaisirs. Mais je trouve ça important déjà car ça permet de faire mieux et d’évoluer 🙂
    Des bisous !

  8. C’est super de voir ton cheminement !!!! Moi je suis d’abord devenue végétarienne sans oublier qu’on faisait déjà le tri à la maison étant petite.
    Depuis quelques années (lors de la sortie du livre je crois), je me suis mise petit à petit au zéro déchet. Je réfléchis et agis sur ma consommation (stop à la fast fashion, achats éthiques si possible, vrac…). J’oublie certainement plein de choses mais quoiqu’il en soit, l’avenir de notre planète m’affecte et encore plus depuis que je suis enceinte…

    1. J’avoue que le végétarisme… j’ai du mal pour plusieurs raisons, et du coup je me tourne plutôt vers le flexitarisme. Mais j’essaie de changer le plus possible ma façon de consommer (notamment en passant par le local et de saison bien sûr)

  9. Coucou,
    je fais le tri depuis des années, je fais attention (au mieux) à ce que je mange. J’essaye de manger les fruits et légumes de saison…
    J’agis de mon côté et je privilégie le plus possible le local et le made in France…
    J’essaye aussi de moins consommer…
    En ce moment, j’ai juste envie de « vider » ma maison pour mieux respirer…
    Bises
    Maryline

  10. Je ris car j’avais gardé ton article de côté pour le lire à mon aise. Puis je termine et je tombe sur mon prénom ♥ ça m’a fait un petit pincement au coeur, merci beaucoup! En tout cas c’était super intéressant de lire ton cheminement écologique qui j’ai l’impression ressemble beaucoup au mien. J’ai également grandi dans un petit village, avec l’école on a visité un parc à conteneurs, j’y allais déjà avec mes parents puis on a visité une ferme où on nous a appris à faire notre propre yaourt. On était vachement sensibilisé à un jeune âge. À l’école secondaire (collège/lycée), on avait une clé électronique sur laquelle on mettait de l’argent pour les distributeurs. Et quand on achetait une cannette, on pouvait ensuite la composter pour recevoir 10 centimes de retour sur notre clé. C’était un super concept qui me rappelle du coup celui de Copenhague. À la maison, on a toujours trié papier/carton/plastique/verre/déchet ménager. Malheureusement dans ma ville, il n’y a pas de poubelle pour le composte alors on a un composte au fond du jardin. Mais quand je comparais mon expérience aux autres, le tri n’était pas vraiment ancré dans leur quotidien.

    En arrivant à Toronto, j’étais un peu surprise car l’idée de tri est plutôt bien installé dans la ville. Une grande ville, ça m’étonnait. En comparaison avec Bruxelles où j’avais vécu quelques années à part le classique pmc, le tri n’était pas vraiment une préoccupation de la ville. 4 ans plus tard, je suis surprise. Les choses ont bien évoluées. Dans les lieux publiques (gares, centres commerciaux) on retrouve des poubelles divisées en papier, plastique, déchet… il faudrait en avoir partout dans la ville mais c’est déjà un début. Il y a aussi de plus en plus de bulles de verre souterraines et des points de composte. Franchement je suis agréablement surprise. Je me dis que les politiques/administrations ont enfin le déclic et les choses bougent. Il est temps mais mieux vaut tard que jamais!

    Pour ce qui est du reste, comme toi, plus je réfléchis à mon impact écologique plus je fais attention à mes dépenses. Pas nécessairement à cause du prix mais plutôt à cause de tout ce qui évolue autour: la qualité, l’éthique, la production, l’impact écologique… On ouvre de plus en plus les yeux et on devient de vrais acteurs j’ai l’impression. Alors qu’avant on était un peu spectateur et on ne se posait pas plus de question que ça. Genre « le jambon pousse dans les arbres » bon j’exagère mais tu vois ce que je veux dire hahah

    Désolé pour cet énorme roman! En tout cas j’ai beaucoup aimé cet article car en plus de partager ton vécu, il n’y a pas de discours accusateur qui s’en découle et je pense qu’il permettra à ton lectorat de réfléchir sur leur propre impact écologique 🙂

    1. C’est bizarre de lire ton commentaire car j’ai l’impression que les régions/ états étaient d’abord bien parti en matière d’écologie, puis qu’on a fait du surplace pendant une dizaine d’années. Qu’est-ce qui s’est passé entre temps ? Je me demande si la crise de 2008 n’a pas été l’une des raisons ? Je divague peut-être complètement mais à une époque où l’écologie ne paraît pas une priorité, ça a du être difficile de faire des réformes environnementales plutôt que de se concentrer sur des réformes économiques (comme si les deux ne pouvait pas être reliées…).

Laisser un commentaire