Album : Shangri La
Artiste : Jake Bugg
Genre : Rock/ Folk
Label : Mercury records
Pays d’origine : Angleterre
Site Web : http://jakebugg.com
J’avais été complètement enthousiasmée par le premier album du jeune prodige. Une voix comme je les aime, reconnaissable entre toutes par son timbre très nasillard, et un sens de la mélancolie indéniable. C’était le genre d’album que j’étais toujours contente de ressortir quand je ne savais pas quoi écouter. Alors évidemment j’étais au taquet quand il a sorti son 2ème album, le 18 novembre dernier.
L’album commence avec trois chansons assez rythmées. ‘There’s A Beast And We All Feed It‘ est peut-être celle qui me plait le plus, avec son « stop! » en plein milieu de la chanson qui surprend et m’amène toujours à sourire. Malgré leur côté très rock ‘Slumville Sunrise‘ et ‘What Doesn’t Kill You‘ sont moins efficaces à me convaincre, elles ne tiennent pas la comparaison par rapport aux suivantes même si elles sont toujours agréables à écouter.
On retrouve plus le Jake que l’on connait avec ‘Me and You‘. Doucettement folk, elle capte parfaitement la mélancolie d’une relation et peut désarmer l’auditeur par son changement de registre. Peut être pas très originale par son sujet, des gamins désoeuvrés dans la rue qui vendent drogues et corps pour survivre, ‘Messed Up Kids‘ est mon second coup de coeur de l’album. Servie par une mélodie parfaite, on ne peut que se laisser aller à la voix de Jake. ‘A Song About Love‘ est une réussite pour ses paroles. Alors qu’avec son titre on s’attendait à une énième chanson d’amour, le jeune homme vient nous surprendre par une certaine ironie qui décidément me plait:
« There’s no song without love, with your eyes shut you cry in your bed.
Is that all you wanted? Songs about love? Is that what you hoped you would find when it’s burning inside ? But a song about love’s not enough, so what do you want ? What are you needing? Songs about memories that hide and then shatter your mind like a constant reminder ? »
On continue sur notre lancée mélancolique avec ‘All Your Reasons‘. J’avais déjà remarqué une certaine capacité dans le dernier album des Arctic Monkeys à retranscrire le malaise d’une fin de relation que je retrouve ici. Je ne peux que me réjouir qu’elle contienne en plus d’excellents riffs de guitare! On retrouve le rythme l’esprit rock avec ‘Kingpin‘, qui rappelle le début de l’album. Cette chanson s’annonce vraiment bien en concert, je vois déjà la foule crier ensemble « You’re the kingpiiiiiiiin« ! A mon humble avis, ‘Kitchen Table‘ est la plus belle ballade de l’album. Pessimiste, remplie de doute, « Sometimes it’s better just to run then to face the pain« , bercée par des breaks de synthé, elle ne peut vous laisser de marbre. Jake se serait-il fait larguer récemment ?
Avec ‘Pine Trees‘, c’est Jake qui revient aux basiques, juste lui et une guitare acoustique, et ça rend très bien. Rendant hommage à ses influences 60’s, il est pourtant loin de simplement copier l’époque mais parvient comme lors de son premier album à s’approprier parfaitement le genre. ‘Simple Pleasures‘ a été mon premier coup de coeur. Dès la première écoute je me suis dit que c’était le genre de chanson qui me touchait, que j’allais y revenir très rapidement. Je ne me suis pas trompée (après tout, je commence à bien connaître mes goûts). Elle a quelque chose d’incroyablement puissant, qui vous prend aux tripes. Vous ne pouvez que vous arrêter pour l’écouter avec attention. « How on earth can I complain ?How in hell can I be safe from this sudden fear of change ? This sudden fear is strange. Try to understand your ways : you hide them with convulsive rage. You tried to be the best you could be. People finding the most pleasure all within the smallest treasures.
This don’t seem possible to me. »
L’album se termine avec une 12ème chanson, ‘Storm Passes Away‘, où la ligne « And they keep telling me I’m older than I’m supposed to be » semble un écho à la maturité que cet homme de 19 ans (!!) fait preuve tout le long de l’album.
A écouter de toute urgence.