« Here we are, Paris party », le premier jour de Rock en Seine comme si vous y étiez

Pour ce dernier festival de la saison (enfin de ma saison), je m’en vais à Paris pour Rock en Seine. La première raison de ma venue était bien sûr de voir de nouveau Franz Ferdinand. Mais je dois avouer que l’idée de voir aussi Tame Impala et évidemment Alt-J m’a mise particulièrement en joie.  La journée s’annonçait excellente.

Ce vendredi 23 août 2013 m’a donc vue passer les grilles du parc Saint Cloud pour la première fois. Inutile de préciser que j’étais déjà bien excitée ? On a commencé par visiter la petite exposition de Rock en Seine (des artistes illustrent des groupes par des dessins). Certains rendent vraiment bien ! D’autres… Eh bien disons qu’à mon goût certains ne rendent pas justice au groupe.  Nos pas nous mènent ensuite à la grande scène, pratiquement vide à cette heure de l’après-midi. Le premier concert sur scène est Chance The Rapper. C’est du rap normalement, donc pas vraiment ma tasse de thé. Du coup on mange notre repas de midi (à plus de 14h, normal !). Finalement, il a plus mixé que rappé mais ça ne me passionne pas plus, alors on préfère faire un autre tour sur le site. Il y a des stands sympathiques. Une bière plus tard, nous revoilà à la scène principale pour voir d’autres écossais, Belle and Sebastian. La première chose que l’on remarque c’est que l’un du groupe a la même chemise que Nick de Franz Ferdinand. On se demande en rigolant si c’est ce dernier qui lui a prêté ou si c’est juste trop à la mode en Ecosse. Pour en revenir à la musique, je dois avouer que je ne connaissais que deux chansons avant de les voir. Si leur concert ne fut pas ZE concert de toute ma vie, ce fut assez agréable. Par chance, l’introduisant d’un « Nous avons une chanson un peu française », j’ai pu avoir Le Pastie de la Bourgeoisie, une des deux chansons que je connaissais et donc j’ai pu un peu chanter, ce que j’apprécie toujours. Avant la fin le chanteur, bien sympathique, qui a vraiment faire l’effort de nous parler en français, fait monter des spectateurs sur scène. Du coup c’est la grosse éclate : ceux sur scène prennent leur pied et dansent un peu n’importe comment et nous on sourit en les regardant. Au fond de la scène, les musiciens se prennent en photo sur scène. La vue d’un drapeau écossais dans le public leur fait se demander s’il est là pour eux ou pour les Franz. Il faut dire qu’avec en plus The Pastels, l’Ecosse était bien représentée ce jour-là !


Le prochain groupe qu’il nous est donné de voir est Tame Impala. Profitant que les spectateurs se dispersent pour d’autres scènes, nous atteignons la barrière. Le set des Australiens est psychédélique. Je retiens particulièrement l’hypnotisante Be Above It et la énergique Elephant qui nous a amené à frapper tous ensemble dans les mains. Après cette chanson justement, le chanteur, Kevin Parker, prend le micro pour nous annoncer qu’ils vont jouer pour la première fois la reprise Are You A Hypnotist ?? des Flaming Lips et qu’on sera enregistré. En gros, faites-nous rêver ! On chante (assez faux) un joyeux anniversaire à un membre de l’équipe et c’est déjà la fin du concert. Commence alors un gros gros dilemme. On a les premiers rangs pour le prochain concert de la grande scène, c’est-à-dire Franz Ferdinand, la raison de ma venue, mais ils ne jouent que dans une heure et pendant ce temps là Alt-J est sur une autre scène à l’autre bout du site. Au début je veux garder ma place, mais dès que j’entends les premières notes, je me dis que c’est trop bête, que je ne peux pas les rater ! Me voici donc, après avoir bien prévenu mes voisins que j’allais revenir, à marcher d’un pas sportif jusqu’à la scène de la cascade tout en entendant Tesselate. On se faufile un peu parmi la foule importante amassée au même endroit, et on arrive à se placer de façon à voir la scène tout en pouvant partir sans gêner tout le monde. Je sais que pas mal de gens critiquent ce groupe en live. Mais je me laisse porter par la beauté de ces chansons qui m’ont suivie toute l’année. Dès Something Good, la chair de poule me prend et ne me quitte plus. Réaction épidermique non pas due à la température (on crevait de chaud), mais bien aux chansons. Je sais que je ne resterai pas tout le concert alors je profite autant que je peux. Je chante Matilda et son passage en français « Elle a besoin de toi, cela vient de Matilda ! » avant de revenir sur la grande scène. Tant pis, je n’aurais pas eu Taro, mais ils la jouent à la fin et j’ai mes préférences tout de même. Je retrouve mes premiers rangs avec plaisir, remarquant que l’herbe commence déjà à être bien pleine. L’attente passe vite, on commence à déployer notre drapeau fait en l’honneur d’une chanson du nouvel album, Evil Eye et on discute avec nos voisins tandis que les Roadies finissent de préparer la scène. 20h45, intro et le groupe monte sur scène : « Bonsoir tout le monde » nous salue Alex avec un plutôt bon accent français je dois dire.

Quiconque me connaît un peu sait que j’adore Franz Ferdinand. Cela fait plus d’un an depuis la dernière fois que je les ai vu et j’attends cette date depuis ce qui me semble une éternité. Alors évidemment, dès que No You Girls commence, je suis déjà à fond. Mais pour mon grand plaisir,  je suis loin d’être la seule. A côté et autour de moi tout le monde danse et saute de partout. S’en suit Right Action que Kapranos prend le temps de présenter, nouvelle chanson oblige. La réponse du public est à la hauteur de mes attentes, on ne s’arrête pas ! D’ailleurs, j’ai un peu l’impression que je vais mourir dans les pogos, écrasée par des milliers de pieds. Il me faut lutter pour survivre. Je dois admettre qu’à un moment l’idée de reculer dans les rangs m’est venue à l’esprit, d’ailleurs l’une d’entre nous doit s’éloigner pour ne pas faire un malaise, mais moi je reste, telle une warrior. Ce n’est pas tous les jours que je vois Franz Ferdinand. On continue de sauter pour Matinée encouragés par le chanteur d’un « Touut le moooonde ». Ils nous remercient et enchainent avec la merveilleuse Evil Eye. On secoue le drapeau comme si notre vie en dépendait. Nick nous avait pointé du doigt avec un grand sourire peu de temps auparavant. On a eu la confirmation à la séance de dédicace qu’on n’avait pas rêvé, qu’ils nous avaient bien remarqué. Alex a même précisé que «  It put us on a good mood ». Nous aussi !


Et puis « Ce soir, tonight, when I woke up tonight… », on nous laisse patienter un peu, et c’est parti, Do You Want To démarre, sous les cris nourris du public. Evidemment qu’on se remet tout à sauter et à danser comme des idiots. Du reste, Nick et Alex dansent et sautent au moins autant que nous, ajoutant quelques de leur célèbres kicks. On a le droit à un léger changement des paroles en notre honneur « Here we are, Paris party » (z’avez remarqué ? C’est aussi le nom de mon article, ahah !). La chanson s’allonge indéfiniment, on n’en finit plus de chanter « Lucky, Lucky, you’re so Lucky ! » et de brandir le poing sur les points forts de la batterie. Pour une fois, public français que nous sommes n’avons pas à rougir de nos confrères d’outre-manche, on chante aussi fort qu’à Glastonbury ! On continue de chanter tout aussi fort pour Walk Away, peut-être la seule chanson lente de tout le concert. On brandit les poings pour « Won’t you walk away ? ». Et puis c’est au tour de Stand of The Horizon, autre nouvelle chanson, ou « chanson nouveau » comme le dit Alex, de passer à la casserole. On frappe des mains en rythme avant de se remettre très vite à danser. Je crois que c’est vers là que j’ai réussi (comment ?) à avoir une place « confortable » à la barrière où je n’ai plus l’impression que je vais mourir d’ici peu. Ils enchainent sans pause Can’t Stop Feeling/I Feel Love. J’avais déjà eu cette version l’année dernière à Musilac, mais cette fois Alex garde sa voix grave. Je préfère tellement. Toujours autant d’énergie sur scène que dans le public. On ne s’arrête plus. Bob a son regarde de killer. « Ooooooouh it’s so good, it’s so good, it’s so good, it’s so good, it’s sooooo good ».

The Fallen est la suivante, Alex fait un peu n’importe quoi avec les paroles au début et ils s’amusent à chanter encore et en encore (et du coup nous avec) les « lalalala ». C’est sur cette chanson qu’Alex décide de présenter le groupe, toujours en français avec son accent chou, traduisant, sûrement pour lui-même, chacune de ses phrases en anglais.

« Rrrrock en Seyne, I will never get your bullet out of my head ». Il n’est plus question ici de respirer ou même de penser à respirer, Bullet est une chanson remplie d’énergie et tu ne peux qu’obéir à tes pieds et sauter partout avec un sourire idiot sur tes lèvres. Puis les premières notes de Michael commencent, déclenchant des cris de joie dans le public. Je ne peux que comprendre. On a le droit à un magnifique déhanché de Kapranos pour le « Sexy, you’re sexy » dans notre direction. Cette chanson est toujours aussi efficace ! On continue avec le premier album avec This Fire où Alex nous force à s’égosiller pour savoir si on va bien, avant de nous dire simplement « ça suffit » puis d’énoncer les instruments « Electric guitar, bass guitar ». Quand il chante, sa voix est un peu déformée par des effets. Je suis à fond. J’ai arrêté de penser, j’agis. C’est exactement ce que j’aime dans les concerts, ce moment où tu vis parfaitement le moment présent sans penser au regard des autres. Nos voix retentissent à l’unisson pour chanter « burn this city ». De nouveau, on n’a pas à rougir de notre performance. On se met à faire des « hey ! hey ! » sans que personne ne  nous y encourage. On ne veut plus s’arrêter de chanter. Pour continuer sur la lignée, la célèbre Take Me Out commence. Cette chanson a juste le rythme parfait pour sauter, je m’en étais rendue compte l’année dernière et cela ne fait que se confirmer. D’ailleurs, les deux guitaristes rebondissent comme nous. On gueule « Take Me OUT ! » quand c’est notre tour.

Intro qui dure pour faire monter la sauce pour Love Illumination. Je fais du yaourt complet quand il s‘agit de chanter « Is the Blackpool Bright light brighter than the light of your home ». Les premières notes de Ulysses ont à peine commencé que je commence déjà à faire les bras, avant même qu’Alex nous demande de le faire.

Puis il commence par nous dire qu’ils vont finir le set maintenant, mais que finalement il a envie de jouer une autre chanson. En voyant qu’il se dirige vers les claviers, je sais que ça va être Outsiders et j’ai raison. Une des meilleures chansons possibles en live, avec la fin où les quatre se rejoignent à la batterie. On profite à fond de cette dernière chanson à danser et à crier jusqu’à en perdre notre voix. Salut du groupe qui ne manque pas de nous remercier. J’arrive à récupérer une setlist à défaut des plectres et des baguettes de Bob. On est rempli d’adrénaline. J’ai mal partout, mes genoux me font tellement mal que je ne peux plus plier les jambes. Je crois bien que je vais être couverte de bleus le lendemain. On va se boire une bière. On a trop d’énergie pour rester simplement à regarder un groupe en particulier, alors on refait le concert, on regarde un bout d’Hanni El Khatib à danser comme des idiotes sur Penny, puis on fait vite fait un tour à Paul K. La soirée se termine rapidement, il est temps de rentrer à mon plus grand regret.

Je suis depuis en dépression post-concert, surtout que pour le moment j’ai aucun autre concert prévu. Les trois petites photos un peu moches sont de moi, j’ai jamais vraiment pris le temps de me poser et de prendre des photos 😉

Mais un conseil, si vous avez l’occasion de voir Franz Ferdinand en live, n’hésitez pas, courez-y, vous le ne regretterez pas !

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  1. Paris, vous allez biennnn ? « ….c’est cette ritournelle d’Alex qui me met toujours une petite transe lors de leurs concerts….Je reviens au parc de St Cloud pour la 5ème fois, toujours aussi agréable par beau temps, en ce vendredi pour Franz Ferdinand. Concert démarré contre la barrière, par une chaleur étouffante, moite, en face de Bob. Je vois le drapeau « Evil eye » juste un peu sur ma gauche. Je sautille, je hurle, me démène, tant et si bien que soudain …c’est le noir !!! Le temps de crier que nonn je ne veux pas sortir, j’entends les notes de Ulysses depuis la civière du poste de secours ….et puis Outsiders, une de mes préférées en live. Je ne regrette rien, c’était magique, mieux que les FF à l’Olympia le 18 mars 2009 ( trop de confort trop éloignée de la scène).Merci Essila pour cette revue claire, je te souhaite de les voir souvent encore nos Franz….mon premier concert d’eux était en 2005 chez moi aux Arènes de Metz, j’avais failli y laisser un tympan, depuis je prends mes précautions… Franz un jour, Franz toujours !!!!

    1. Je prends toujours des bouchons d’oreilles avec moi, par sécurité! J’espère que tu t’es bien remise en tout cas! C’est vrai que c’était du sport ce concert.

      1. Hey !!! Oui bien remise, en fait j’ai vécu bien pire comme concert, la halle Tony Garnier pour les Red Hot Chili Peppers en 2006, les Hives à RES, ou le zénith de Paris pour les White Stripes en 2007. Température affolante dans les 42°C, pogos d d’enfer…mais je n’étais pas fatiguée et surmenée comme cet été !!! Cela reste un très bon souvenir en tous cas..J’espère d’ailleurs que le prochain concert de FF est pour bientôt !!! Faut juste que je calme ma dévotion à sainte caféine si je veux supporter le cocktail bruit, chaleur, lumière…….

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